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Tazzeka 
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Parler de l'immigration sur un ton léger, c'était un défi osé mais qui a porté ses fruits. Avec Tazzeka, prix du public au Festival du Film Arabe de Fameck et Coup de cœur au Festival International du Film d'Aubagne, Jean-Philippe Gaud signe un premier long-métrage simple et tendre. Un film aux petits oignons. 

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Dans le village de Tazzeka, Elias, qui a été élevé par sa grand-mère qui lui a transmis le goût et les secrets de la cuisine traditionnelle, travaille en tant que cuisinier dans l'épicerie du coin. Il voit son quotidien bouleversé lorsqu'un cuisinier français de renom vient déjeuner à l'épicerie. 

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Tazzeka fait partie de ces films encore trop rares qui permettent de mettre en lumière une dure réalité sans pour autant sombrer dans le drame. Le film possède un ton léger qui se présente sous plusieurs aspects.

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La photographie du film y participe, avec plusieurs plans magnifiques des paysages marocains Par ailleurs,  une composition soignée du cadre. 

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Cela passe également par les dialogues, notamment avec les répliques référencées du personnage de Salma (Ouidad Elma), parisienne qui a du mal à accepter le séjour chez son oncle à Tazzeka ou encore avec des malentendus qui donnent lieu à des passages amusants. 

 

D'autre part, la musique contribue elle aussi à rendre le film léger et contribue à mettre en avant l'une des idées principales énoncées par le film : il faut garder espoir. Bien que cela soit plus facile à dire qu'à faire, c'est grâce à la persévérance et à l'espoir que Elias peut parvenir à ses fins et Madi Belem rend ce personnage très réaliste. 

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D'ailleurs, les acteurs du film ont pour la plupart un côté authentique qui rend tout de suite les personnages plus réalistes tel que Abbes Zahmani dans le rôle de Youssef, un personnage qui, au-delà de son côté autoritaire, est bienveillant et offre des moments amusants, lorsqu'il est grognon par exemple (scène de l'hôpital). Adama Diop quitte le temps d'un tournage les planches de théâtre pour interpréter avec brio Souleymane, un immigré qui se lie d'amitié avec Elias. 

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L'originalité de Tazzeka réside dans sa manière de traiter l'immigration mais aussi dans sa manière de présenter les différences culturelles. En effet, cela passe par la cuisine qui, en plus d'être synonyme de partage, devient également un moyen de découvrir autrui et montre qu'au-delà des différences, nous sommes, au fond, tous pareils, tous humains. 

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C'est la cuisine, d'une manière ou d'une autre, qui fait naître les émotions, que ce soit avec la joie du partage d'un bon repas, la tristesse avec un souvenir de jeunesse ou encore la colère. Parvenir à garder la cuisine au cœur du film sans que cela soit trop bourratif pour le spectateur est un véritable coup de maître. 

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Original et léger, Tazzeka est un film à ne manquer sous aucun prétexte. A déguster de toute urgence ! 

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