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Festival Du Grain à Démoudre - 2017

Un concours pour les films de bac...Les réalisateurs lauréats seront membres du jury cinéphiles du festival Du grain à démoudre...Ce concours sur internet pour un festival dont je ne connaissais pas l'existence ouvre la perspective de faire connaître le film et de pouvoir à nouveau participer à un festival en tant que jury. Une telle opportunité se tente et j'ai bien fait d'envoyer mon film. Retour sur les trois jours de compétition (et le soir d'arrivée) de ce festival pétillant, plein de joie et de bonne humeur.

 

Jeudi 24 novembre

 

9h : C'est parti pour un trajet de sept heures vers Gonfreville l'Orcher, petite ville de Seine Maritime à proximité du Havre où se déroule depuis le 19 novembre la 17ème édition du Festival Du grain à démoudre. La particularité de ce festival est qu'il est organisé par des jeunes entre 12 et 25 ans et cela confère au festival un côté très amical voire familial qui est absent d'autres festivals. 

 

16h30 : Arrivée à l'espace culturel. Je suis accueillie par Ambre, une des jeunes organisatrices, qui me présente à une partie des autres organisateurs et bénévoles du festival (dont la plupart se trouvaient au bar, bizarrement...). Dès les premiers instants, je sens que je vais vivre un très beau séjour, l'ambiance est bon enfant, détendue et ce festival est animé par un petit grain de folie qui fait tout son charme. 

Une heure plus tard, un autre membre du jury cinéphiles arrivent, Mehdy, accompagné de Margaux. Nous échangeons un peu, sur nos études, sur le ciné...Puis nous nous rendons au centre d'hébergement, où nous retrouvons Alice, Simon et Léo, accompagné de Clara, les autres membres du jury cinéphiles. Nous échangeons sur un peu tout durant le repas. 

 

21h : nous nous rendons à la projection du film Sing Street, un très bon film qui donne envie de danser au rythme des musiques qui composent sa bande originale et des acteurs remarquables. Puis il est temps pour nous de se reposer avant d'attaquer la compétition (certains préfèrent regarder Rambo que de se coucher tôt !)

 

Vendredi 25 novembre

 

7h30: Lever pour se préparer et aller prendre le petit-déjeuner. Nous avons ensuite du temps libre jusqu'à 11h30, heure à laquelle nous avons une petit interview de programmée. Nous nous rendons à l'espace culturel à l'heure dite à l'espace culturel avec Ilyès, jeune organisateur qui, comme les autres jeunes du festival, communique sa bonne humeur et nous fait passer de supers moments. Mais finalement l'interview se fera l'après-midi et nous retournons manger au centre d'hébergement. 

 

13h30 : retour à l'espace culturel pour la projection scolaire de l'excellent Moonrise Kingdom de Wes Anderson, que j'avais vu il y a déjà quelques temps et le revoir sur grand écran fait plaisir. Juste après la séance, nous avons droit à notre petite interview.

 

16h : un des temps forts du festival (pour moi) : la présentation des films de bac. Comment présenter un film comme Pas de fumée sans feu ? C'est ce que je me suis posée comme question avant la projection et j'ai réussi à le présenter sans pour autant le spoiler, mission difficile mais accomplie avec succès d'autant plus que le stress aurait pu me faire dévoiler le fond du film. Les autres films étaient vraiment bons (Après la pluieKarma En quête d'identité et La gloire n'a rien d'héroïque), je dirais même excellents car l'originalité dans la forme ou simplement le sujet en font des films sublimes. 

 

17h : Après une brève pause, nous assistons à la masterclass de Cécile Patingres, réalisatrice de documentaire venant nous entretenir sur un genre dont je ne connaissais alors que peu de chose : le webdocumentaire. Très enrichissante, cette masterclass nous ouvre sur un univers de création particulier qui peut donner des idées pour se lancer. 

A la fin de la conférence, nous allons prendre l'air puis revenons nous asseoir près du bar (le bar, lieu de repos et de rencontre incontournable). Le buffet d'ouverture de la compétition est installé et Simon en profite pour faire quelques photos. L'heure tourne, l'espace culturel commence à se remplir de monde. Les membres du grand jury arrivent, un petit coup d’œil à la montre. 

20h. La compétition est officiellement lancée après une brève présentation des différents jurys. Je tiens à souligner que les mets de ce buffet étaient très bons. Avec Simon, Margaux et Mehdy nous remarquons des jeunes organisateurs en pleine discussion avec Bruno Choël. Nous nous joignons à eux et commençons à discuter du métier de doubleur et du monde du doublage en général. Un échange plaisant et une première rencontre inoubliable et je remarque aujourd'hui que j'aurai encore une multitude de questions à poser à Bruno Choël (sur le doublage dans les jeux vidéos par exemple). 

Après ce cocktail, nous assistons à la projection des courts-métrages en compétition. Ma préférence va au film Au bruit des clochettes, d'une beauté rare, une explosion de couleurs qui contraste avec la dure réalité montrée dans le film. Le dernier plan montre bien la spirale infernale dans laquelle est plongée le personnage principal et ce moment vient augmenter la puissance du film. C'était pour moi le meilleur court. 

 

23h30 : départ pour le centre d'hébergement pour passer une bonne nuit de sommeil avant d'entamer une grosse journée de compétition : quatre longs-métrages seront projetés le lendemain et il va falloir être en forme. 

 

Samedi 26 novembre 

 

7h30 : Lever pour prendre le petit-déjeuner, comme la veille, sauf que cette fois nous partons plus tôt car la première projection est à 10h.

 

10h : nous sommes dans la salle de l'espace culturel pour le premier film, Fiore, de l'italien Claudio Giovannesi, avec qui j'ai pu échanger quelques mots après la séance. Concernant le film, les plans-séquences sont beaux et bien réalisés, le fait de les alterner avec des plans caméra à l'épaule donne une certaine esthétique au film mais celui-ci s'étire et dure un peu trop longtemps. Je dois dire que les courses-poursuites étaient bien rythmées et nous plongeaient bien dans l'action. Après le film, petite séance de questions-réponses puis nous allons manger, dans la même salle que les autres jurys, ce qui est plutôt convivial même si on reste entre jurys.

 

13h30 : Retour à la salle pour le deuxième film en compétition, Boy on the Bridge, du réalisateur grec Petros Charalambous. Découverte du cinéma grec, ça change de ce qu'on peut voir, la réalisation est correcte  et l'intrigue intéressante mais le film est un peu trop long (en fait, nous, le jury cinéphiles, avons trouvé que tous les films tiraient un peu sur la longueur).  Le réalisateur étant là, une petite séance de questions-réponses se fait après le film.

 

16h : Après une petite pause et un petit verre au bar, nous retournons dans la salle pour la projection du lumineux Diamond Island, un film très coloré qui nous embarque au cœur de la vie des jeunes à Phnom Penh qui travaillent sur l'immense chantier de Diamond Island, paradis pour les personnes les plus riches. Ce film nous envoûte par sa photographie et ses personnages. Le réalisateur Davy Chou, présent au festival, nous échange avec les spectateurs à la fin du film, c'est d'ailleurs là que j'apprends que ce n'est pas un film d'anticipation (sans connaître la situation au Cambodge, on peut vraiment se demander si ce lieu est réel ou non).

Pause jusqu'à 19h, heure à laquelle est projeté Welcome Home de Philippe de Pierpont. Le film est plutôt simple dans sa réalisation et assez sobre, les personnages sont intéressants au sens où on peut les trouver intrigants. La fin du film laisse quand même à désirer.

A la fin du film nous allons prendre notre repas au centre d'hébergement puis prenons le bus pour aller dans un bar au Havre.

 

22h15 : Arrivés au Havre, nous nous rendons au Bistrot Grenadine, privatisé pour l'occasion. Pour ma part, je n'ai rien bu. Installés sur la terrasse chauffée, nous nous détendons après cette journée chargée en projections. Une petite séance tatouage débute entre les membres du jury cinéphiles (Rambo, une ancre, un dromadaire, une expression étrange... voilà à quoi ressemblaient ces tatouages!). Vers 23h30, nous, le jury cinéphiles, nous rendons à la plage du Havre tranquillement. Il ne faisait pas chaud et la température de l'eau, pour les courageux qui y ont mis la main, a eu vite fait de les refroidir. Nous restons là pendant quinze-vingt minutes puis nous retournons au bar. Arrivés au bar, nous allons à l'intérieur pour nous réchauffer puis, vers 23h30, le grand jury nous rejoint avec certains des réalisateurs dont les films ont été projetés. Ceci est l'occasion de discuter à nouveau avec Bruno Choël, de film de bac, du bac en général, de cinéma et, bien sûr, de doublage. A 1h, nous partons du Havre et rentrons au centre d'hébergement pour y passer une dernière nuit.

 

Dimanche 27 novembre 


7h30 : Lever et préparation pour aller prendre le petit-déjeuner. C'est dur de se réveiller après seulement cinq ou six heures de sommeil. Après le petit-déjeuner, rangement des affaires et bouclage de valise. Le festival se termine déjà.

 

11h : nous voilà à l'espace culturel pour le dernier film en compétition, Theeb, film puissant porté par son personnage principal qui, bien que seul au milieu du désert et de la barbarie, parvient à survivre grâce à une volonté de fer. C'était pour moi le film qui rentrait bien dans le thème du festival vie sauvage, car il prenait, comme en témoigne un des plans du film (le gros plan sur un insecte qui marche à côté de deux balles), le mot sauvage dans ses différents sens (sauvage au sens de nature mais aussi sauvage au sens de barbare et violence). Un film plein d'action qui est un véritable parcours initiatique qui nous tient en haleine tout du long.

 

Après le film, nous commençons à délibérer dehors avant de manger sur les courts-métrages, très vite deux titres ressortent. Nous allons manger puis, à 14h, nous commençons les discussions. Chacun donne son avis et argumente en faveur du film qu'il souhaite voir primé. Après une longue délibération, nous nous mettons d'accord sur le court-métrage. Vient ensuite la question du prix pour le meilleur long-métrage. Après une nouvelle longue discussion, nous parvenons à nous mettre d'accord sur le film qui est, pour nous, un film à mettre en avant. Nous croisons Bruno Choël et essayons de savoir où en sont les délibérations du Grand Jury mais le mystère restera entier jusqu'à la cérémonie de clôture.

 

Après les délibérations, nous sortons un peu. Le grand Jury ne tarde pas à sortir non plus. Je profite de ce moment avant la cérémonie de clôture pour parler avec le réalisateur et scénariste Régis Roinsard. Puis, à 16h, commence la cérémonie de clôture. Une vidéo retraçant les temps forts du festival est projetée, d'ailleurs, ça fait bizarre de se voir sur grand écran et de remarquer que son accent est plutôt prononcé! Puis vient le moment que tout le monde attend, la remise des prix. D'abord le prix du public : meilleur court-métrage Au bruit des clochettes et meilleur long-métrage Theeb. Viennent ensuite le jury composé des lycéens de Jean Prévost : meilleur court-métrage Hotaru et meilleur long-métrage Theeb. Vient ensuite notre tour, nous avons préparé un tout petit discours partagé en trois : Mehdy fait les remerciements, j'annonce le meilleur court-métrage, pour son aspect novateur et qui va peut-être décider certains à se lancer dans la forme expérimentale, Hotaru et Simon annonce le prix du meilleur long-métrage, Boy on the Bridge, pour ses personnages et son intrigue bien ficelés.  Le Grand Jury arrive ensuite sur scène, chacun prononce un petit mot, Bruno Choël imite Jack Sparrow : "Mes amis, que ce jour reste à jamais gravé dans vos mémoires comme celui où vous avez failli attraper le Capitaine Jack Sparrow" et Bruno Putzulu, prenant le micro juste après, disant qu'il se fait parler lui-même. Puis le jury redevient plus sérieux pour annoncer le meilleur court-métrage : Las Cosas Simples et le meilleur long-métrage Diamond Island.

Tonnerre d'applaudissement puis tous les jurys, les jeunes organisateurs, les bénévoles et les autres organisateurs se rejoignent sur scène pour la photo de groupe.

Un cocktail nous attend pour la clôturer ce festival mais l'heure tourne et il est temps pour moi de reprendre la route. Je dis au revoir aux autres membres du jury cinéphiles, à Bruno Choël, à quelques autres personnes (j'en profite pour faire un gros bisous à tous ceux à qui je n'ai pas dit au revoir, big biz à vous tous!).

A 18h, me voilà sur la route pour rentrer dans mon petit chez moi lorrain.

 

Ces quatre jours (oui, je compte le jeudi soir en fait) au festival Du grain à démoudre ont été magiques, c'est une des plus belles expériences que j'ai vécue. Je remercie encore les organisateurs d'avoir sélectionné mon film, de m'avoir permis de vivre une expérience unique et inoubliable, de rencontrer et d'échanger avec des personnes extraordinaires; encore merci à Bruno Choël et Régis Roinsard pour les autographes et leurs réponses à mes questions. Je ne suis pas prête d'oublier ce séjour à Gonfreville l'Orcher et j'espère vraiment pouvoir revenir l'année prochaine.

 

 

P.S : j'avais "Sur le chemin" dans la tête tout le long du trajet du retour (comprendra qui pourra)

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