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Slaxx
Festival International du Film Fantastique de Gérardmer - 31/01/2021
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Totalement décalé. C'est sans doute l'expression la plus adaptée pour évoquer Slaxx d'Elza Kephart, un film canadien où l'ennemi est... une paire de jeans. Frissons et fou rire garanti pour ce film loufoque mais également intelligent. 

Une nouvelle paire de jeans, dont la gamme s’appelle Slaxx, s’attaque aux pratiques sans scrupules d’une entreprise de vêtements à la mode. Lorsqu’une caissière idéaliste du magasin phare de la marque est témoin des morts sinistres de ses collègues par la paire de jeans, elle doit tenter de comprendre ce qui anime cet article griffé pour tenter d’arrêter le massacre.

Derrière ce résumé qui pourrait évoquer dans un premier temps un nanar se cache un film surprenant. Slaxx paraît effectivement complètement stupide dans un premier temps, après tout il est question d'un vêtement tueur, mais plus l'histoire avance et plus le spectateur se rend compte que ce film n'est pas seulement un nouveau délire gore. 

Les scènes gores, humoristiques et dramatiques (si, si) se succèdent les unes aux autres dans un scénario bien ficelé. Les personnages - paires de jeans inclues - sont bien écrits bien que quelque peu stéréotypés. 

 

La séquence d'ouverture, qui n'a rien d'exceptionnel au premier abord, prend un autre sens au fur et à mesure que l'histoire avance. Les révélations sont bien amenées et il y a derrière tout cela une véritable réflexion aussi bien sur l'industrie du textile, sur la création-même des vêtements que sur le monde des magasins de prêt-à-porter.

Mais si Slaxx marque réellement le spectateur, c'est aussi et surtout grâce à son tueur si particulier, une paire de jeans assoiffée de sang. Les mises à mort sont bien réalisées, avec d'un côté du gore et, de l'autre, une certaine touche de subtilité avec des morts hors champs imagées par d'importante giclées de sang. 

 

En adoptant un ton décalé, le film se veut donc également drôle et il l'est. La manière dont la paire de jeans se déplace et tue amène le sourire et il paraît difficile de se retenir de rire lors de la scène de danse.

Il y a une ambivalence permanente, avec l'aspect gore et subtil, le comique et le sérieux, qui est également repris dans les décors. L'espace de vente du magasin tout en blancheur et rempli de vêtements très colorés en font un espace relativement chaleureux qui tranche avec les autres parties du magasin où les couleurs sont plutôt sombres et froides, créant ainsi une atmosphère lugubre. Paradoxalement, l'espace le plus dangereux n'est peut-être pas celui auquel on s'attend. 

A la fois fun et sanglant sans oublier une petite touche de drame, Slaxx est un film à réserver avant tout à un public averti amateur d'hémoglobine qui atteindra sans doute dans quelques années le statut de film culte. 

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