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38ème Festival du Film Policier - Reims Polar - Jour 3

29/05/2021

Ce vendredi 28 mai a été une petite journée de visionnage avec seulement deux films vus, l'implacable Watch List et le glaçant Vaurien.

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Watch List – Un polar implacable 

​L'histoire inspirée de faits réels présentée dans Watch List est glaçante tant elle imprégnée de réalisme.

En s'appuyant sur la guerre contre la drogue mise en place par le président Rodrigo Duterte, avec des images d'archives en guise d'ouverture, le réalisateur Ben Rekhi immerge le spectateur dans la vie d'une famille dont les parents se trouvent sur la fameuse "liste de surveillance" (watch list), qui sont alors invités à suivre un programme de désintoxication alors qu'ils avaient rompu tout lien avec la drogue.

 

La famille se retrouve alors prise dans un engrenage infernal d'où surgit une violence brutale et froide qui n'épargne personne, ni les personnages, ni les spectateurs. 

Les acteurs, notamment les jeunes, sont très bons et le film revient d'ailleurs sur la place de la jeunesse dans cette guerre contre la drogue, sur l'impact que celle-ci a pu avoir sur les plus jeunes dont le comportement paraît alors justifié à certains moments alors qu'il s'agit d'acte criminel.

 

Mais dans un univers où la violence n'a plus de limites dans une lutte pour le bien commun, difficile de dire qui est véritablement le criminel et même une personne honnête peut se retrouver à commettre l'irréparable, à l'image de Maria, la mère de famille qui est prête à tout pour sauver les siens.

Il est seulement regrettable que certains éléments scénaristiques soient convenus dès le début et même si cela empêche le final d'être vraiment percutant, il n'en reste pas moins qu'il s'agit d'un moment très fort. 

Vaurien - Quand le charmeur se transforme en terreur

Présent dans la sélection officielle de Cannes 2020, ce long métrage de Peter Dourountzis dérangeant ne laisse pas le spectateur indemne.

Pierre Deladonchamps est diablement parfait dans le rôle de Djé, ce vaurien qui donne son titre au film et qui se révèle être une personne redoutable dont il vaut mieux éviter de croiser la route. La présence de Djé suffit à instaurer une certaine ambiance et la tension monte peu à peu tant le spectateur tout comme les autres personnages ne savent pas vraiment à quoi s'attendre avec ce personnage. 

C'est d'ailleurs là tout le génie du film, tout est dans la suggestion et la violence reste hors-champ, ce qui rend l'ensemble plus efficace que si certaines actions étaient montrées. Il y a un côté anxiogène dans le fait d'être, en tant que spectateur, constamment au côté du personnage de Djé et cela suffit à mettre mal à l'aise.

 

En fait, le spectateur se retrouve finalement lui aussi piégé, incapable de détourner le regard tant le personnage attire et effraie à la fois, il y a à la fois fascination et répulsion et c'est ce qui en fait un film fort où de très rares répliques font sourire sans pour autant estomper la noirceur et la cruauté omniprésente incarnées par Djé. 

Un film troublant mais redoutablement efficace dans sa manière de faire monter la tension. A découvrir dès le 9 juin au cinéma. 

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