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Puppet Master: The Littlest Reich
Festival International du Film Fantastique de Gérardmer 2019 - 05/02/2019
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Treizième volet d'une saga de série Z inaugurée en 1989, Puppet Master:  The Littlest Reich est un film gore, trash et étonnement drôle. Même s'il ne convaincra pas tout le monde, loin de là, le film de Sonny Laguna et Tommy Wiklund est un très bon film d'horreur, idéal pour se divertir un samedi soir entre amis.

Récemment divorcé, Edgar retourne dans la maison de son enfance pour faire le point sur sa vie. Il y trouve un pantin à l’allure malfaisante ayant appartenu à son défunt frère. Cherchant à se faire rapidement de l’argent, il décide d’aller le vendre aux enchères lors d’une convention, accompagné de sa nouvelle petite-amie et d’un ami, tous inconscients du danger qui les attend. L’enfer se déchaîne une fois sur place lorsqu’une force maléfique fidèle au troisième Reich anime toutes les marionnettes présentes, les incitant à tuer sans merci tous ceux en travers de leur chemin…

Bien entendu, Puppet Master: The Littlest Reich n'est pas à prendre au premier degré mais plutôt au vingtième dans le film parait stupide. Néanmoins, il y a de bonnes idées au-delà des scènes d'actions ultra-gores qui composent ce long métrage. 

Tout d'abord, même si c'est un film sanglant où les petites marionnettes maléfiques s'en donnent à cœur joie dans la découpe de chair humaine, tout est fait de sorte à que ça semble totalement irréaliste. Le film s'assume pleinement comme un produit d'horreur complètement décalé et ainsi ne tombe pas dans la case "nanar". 

D'ailleurs, si l'humour peut choquer, il y a tout de même des répliques croustillantes, celle qui a un lien avec le four n'amusera pas tout le monde mais comme a dit Desproges, on peut rire de tout mais pas avec tout le monde. En effet, il y a quand même une dose d'humour noire très limite. Mais si on se prête au jeu, ces blagues ne sont pas si choquantes que ça, d'autant plus que le ton passe de l'humour au sérieux en quelques instants. 

En effet, le film met en scène des marionnettes nazies qui s'attaquent principalement aux mêmes personnes qui étaient visées par les nazies comme les juifs ou les homosexuels. L'un des personnages, qui est juif, veut aller aider un autre personnage, une femme juive et un autre personnage lui demande pourquoi. Sa réponse est sans appel : "Il y a six millions de raisons de le faire." La réplique fait mouche et jette un froid.

 

Dans un sens, peut-être que le film peut être vu comme une sorte de reflet de la société d'aujourd'hui, notamment dans certains pays, où certaines personnes, selon leur appartenance religieuse ou leur sexualité, sont victimes d'agressions. Certes passer cette idée ne semble pas être le but premier mais il est difficile de ne pas penser à ça. 

De plus, le côté sérieux du film passe en partie par la bande originale, très belle. Il y a une intensité dramatique qui ressort de certains morceaux et qui donne au film toute sa puissance. Bien que les meurtres peuvent faire sourire, la musique établit presque un contraste avec l'action et contribue à faire monter la tension. 

Ceci passe aussi par le rythme assez soutenu et des instants de frissons bien amenés, que ce soit avec la marionnette sous le lit ou lorsque le personnage principal tient l'une des marionnettes dans les mains. 

Le film manque un peu de tonus au début, avec une mise en place longue qui aurait mérité quelques coupes. André Toulon, joué par le grand Udo Kier, est un peu ridicule dans son tombeau mais la fin redonne de la prestance à ce personnage. 

D'ailleurs, et c'est là un point positif, la fin est surprenante car elle ne reprend pas certains schémas classiques du cinéma, en l'occurrence en ce qui concerne les productions américaines. On ne boudera pas notre plaisir de rester pendant le générique pour profiter de la musique mais aussi (et surtout!) de la scène post-générique, à savourer. Elle n'est pas extraordinaire mais très amusante et permet de terminer le film sur une bonne note. 

Avec Puppet Master: The Littlest Reich, Sonny Laguna et Tommy Wiklund propose de passer 1h30 d'horreur décalée et trash mais empreinte d'un ton sérieux qui fait tout son charme. Il ne méritait sans doute pas le Grand prix du festival de Gérardmer mais on ne peut qu'approuver les prix du public et de la meilleure musique originale.

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