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Mutafukaz

Si le film d'animation pour enfants est bien connu du grand public, c'est une autre paire de manches pour les films d'animations dédiés aux adultes. Ici, Guillaume "Run" Renard, créateur de la série de BD Mutafukaz, et Shōjirō Nishimi se sont associés pour porter à l'écran les aventures d'Angelino et Vinz dans un film d'animation original.

Angelino et Vinz sont deux amis qui vivent à Dark Meat City, aux Etats-Unis. Leur quotidien est bouleversé le jour où Angelino est recherché par de mystérieux hommes en noir, commence alors une course-poursuite dans la ville qui risque de changer les protagonistes. 

La principale qualité de Mutafukaz est de livrer un récit qui sort de l'ordinaire et que l'on connaisse ou non la bande-dessinée, on s'y retrouve facilement dans cette ville et ces personnages tous bien écrits. Ils ont tous une certaine profondeur et la manière dont ils sont présentés permet de donner aux spectateurs des personnages qu'on a l'impression de déjà connaître un peu et que l'on a plaisir à retrouver.

De plus, comment ne pas avoir cette impression alors que les personnages sortent de l'univers diégétique pour se questionner sur ce qui leur arrive tout en s''adressant indirectement aux spectateurs ? Le doublage, réussi, y est pour beaucoup grâce aux performances d'Orelsan et Gringe qui arrivent à faire vivre les héros.

Par ailleurs, l'univers de Mutafukaz est très riche, il y a beaucoup d'éléments  à voir dans ce film et un seul visionnage ne suffit pas pour considérer l'ampleur de ce film. Cela ne se trouve pas tant au niveau de l'histoire mais plutôt dans la mise en scène qui reprend les codes des films d'action live-action ou encore certains codes des anime japonais. D'autre part, si le film se veut surtout fantastique, plusieurs genres vont se mêler, avec notamment une touche dramatique lors de certains passages mais aussi de l'humour grâce notamment au personnage de Willy. Tout ceci rend le film magnifique visuellement et rempli d'émotions.  

 

Mais la richesse du film passe beaucoup par les multiples références présentes.  En effet, Mutafukaz regorge de clins d’œil à d'autres films et sagas qui ont fait le cinéma de genre, cela va de Men in Black à Evolution, le tout plus ou moins explicitement. 

Enfin, impossible de ne pas parler de la bande originale qui complète le tout. Composée par The Toxic Avenger et Guillaume Houze, elle nous emporte avec les personnages dans les scènes les plus démentes du film et sont un vrai plaisir à écouter. 

Du cinéma de genre avec un  film d'animation pour adulte, c'était un pari risqué pour Guillaume Renard et Shōjirō Nishimi. Pourtant, tout fonctionne à merveille avec Mutafukaz et on n'a qu'une envie après avoir vu le film : retourner à Dark Meat City, que ce soit par le biais du film ou de la BD. 

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