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Les animaux anonymes
Festival International du Film Fantastique de Gérardmer - 30/01/2021
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Primé à plusieurs reprises, Les animaux anonymes de Baptiste Rouveure est une incitation à reconsidérer la place de l'animal dans la société mais peine à convaincre à travers ce premier long-métrage. 

 

Le rapport de force entre l’homme et l’animal a changé. Dans une campagne reculée, toute rencontre avec le dominant peut devenir hostile…

 

Si le concept est convaincant sur le papier, force est de constater que le format n'est pas adapté. Lorsque le générique de fin arrive au bout d'un peu plus d'une heure - le film dure très précisément 1h04 - on se demande si certains passages n'ont pas été étirés afin que le film ne soit pas considéré comme un court métrage, ou plutôt comme un moyen métrage. 

Le principal problème est que le spectateur comprend très vite le principe. Qui plus est, il est difficile d'y voir uniquement une inversion du fait de l'anthropomorphisation outrancière des animaux. Cela empêche d'aller au bout du concept et il est regrettable que l'on finisse par se demander si ces soi-disant animaux tueurs ne seraient pas finalement une bande d'êtres humains qui vengeraient la faune en s'attaquant à leurs semblables qui maltraitent les animaux et/ou mangent de la viande. 

Par ailleurs, Les animaux anonymes est un film très fragmenté et les transitions d'une scène à l'autre sont brusques, empêchant de rester captivé par ce qui est montré et, de fait, le désintérêt arrive vite. Ce manque de fluidité aussi bien au niveau de l'image que du son n'est pas aidé par la réalisation; marquée par une utilisation excessive de la caméra à l'épaule qui finit par lasser et donne le tournis. 

Toutefois, plusieurs plans, notamment ceux qui présentent le cadre naturel, sont bien composés et contribuent à créer une atmosphère étrange, comme en témoigne le plan qui est repris sur l'affiche et qui s'avère être l'un des plus réussis. Plusieurs scènes sont également dérangeantes, s'approchant du gore avec quelques morceaux de chair et de sang par-ci par -là sans pour autant réellement franchir le pas (et heureusement).

La transition qui intervient lors de la dernière scène est elle aussi bien réalisée, d'autant plus que même si elle pouvait être attendue, elle n'est pas entièrement prévisible. Là encore, il est dommage que le parallèle effectué à ce moment-là ne soit pas plus exploité dans d'autres scènes. 

Ainsi, Les animaux anonymes est un premier film ambitieux mais Baptiste Rouveure ne parvient pas à faire un long métrage qui puisse satisfaire les attentes. La faute à un développement qui traîne en longueur et qui ne fait qu'enfoncer des portes ouvertes. 

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