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Get Out

Le cinéma de genre n'a pas fini de nous surprendre. Avec Get Out, Jordan Peele signe un film d'horreur frôlant avec le fantastique qui, pour être parfaitement efficace aurait pu être allégé. 

 

Chris, un jeune homme noir et sa petite amie blanche, Rose, se rendent chez les parents de cette dernière afin que Chris fasse la connaissance de sa belle-famille. Mais une fois sur place, Chris est témoin de phénomènes étranges et inquiétants et va rapidement sentir que sa place n'est pas là. 

 

Get Out se révèle efficace avec une bonne mise en scène et une photographie qui donnent au film un ton sombre et angoissant. Le plan-séquence d'ouverture immerge le spectateur dans l'univers des personnages et pose déjà l'idée que quelque chose d'étrange se passe car même si on voit tout, on ne sait pas tout lors de cette séquence. Par ailleurs, le spectateur adopte sans mal le point de vue de Chris, interprété brillamment par Daniel Kaluuya, ressent ses émotions et découvre la vérité au fur et à mesure du film comme le personnage. De ce fait, on est nous aussi angoissé et inquiets par rapport à la tournure que prennent les événements et ce qui peut en découler. 

 

Cependant, quelques instants de longueurs empêchent le spectateur de rester attentif tout du long. Ceci se voit dans les scènes de dialogues, une ou deux répliques auraient pu être ôter sans que cela ait un impact considérable sur l'ensemble du film. Les quelques images d'archives au début du film sont d'ailleurs assez évasives et ne semblent pas avoir de fonction particulière hormis de combler l'écran pendant le générique de début avec un chant afro en son extra-diégétique. 

 

Le film est construit sur la forme d'un crescendo, tout gagne en intensité au fur et à mesure que le temps passe, ce qui permet au film de livrer quelques moments de frayeur. La musique permet d'accentuer l'angoisse qu'à le spectateur. Le montage permet aussi de faire monter la tension, l'un des moments qui en témoigne le plus est la séquence de la partie de Bingo. Ici, le parallèle entre la parole et le silence, l'individu et le groupe et le sentiment d'étrangeté qui découle de la partie de Bingo fait peu à peu monter la tension. 

 

Ce crescendo se termine sur une séquence incroyable et très bien orchestrée. En un mot, cette séquence est magistrale ; elle est prenante, riche en révélations et dynamique, avec un montage alterné et rapide qui nous tient et fait que l'on est saisit dans l'action. 

 

Les personnages sont bien écrits, notamment ceux de la belle-famille de Chris qui sont auréolés de quelque chose de mystérieux, ce qui les rend à la fois intrigants et inquiétants. Le couple formé par les parents de Rose, Dean (Bradley Whitford) et Missy Armitage (Catehrine Keener), donne dès le début un aspect étrange : un père ouvert, très souriant et une mère plus fermée, deux personnes qui se complètent pour former un tout étrange. Rose, jouée par Allison Williams, a aussi quelque chose de mystérieux au fond d'elle. Le duo qu'elle fait avec son frère rappelle les parents et tous les autres duos des proches des Armitage vont donner une impression étrange. Le fait de jouer avec cette idée du couple, du duo renvoie à l'idée du double, à plusieurs identités et c'est intelligemment pensé. 

 

Malgré quelques longueurs, Jordan Peele parvient à nous livrer avec Get Out un film angoissant, un peu gore mais surtout maîtrisé.  

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