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24ème Festival International du Film de Nancy - Jour 9
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Dernier jour de festival, dernières séances pour les amateurs de cinéma nancéiens. J'avais prévu deux séances mais finalement, il n'y en a eu qu'une et demie. Retour sur cette fin de festival en demi-teinte. 

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16h30 

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Direction La Fabrique pour assister à la projection de la Sélection Internationale 5. Sur les six courts-métrages, un seul n'a vraiment pas réussi à m'emporter et c'est à la limite de la décence, sincèrement, difficile de croire qu'on peut trouver des producteurs pour un film pareil. Il est ici question de Sexe faible, court français très tordu et qui aurait eu toute sa place dans la sélection "Zizz". 

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Pour le reste, des films différents mais intéressants. Intérieurs et Extérieurs , un documentaire, présente en un seul plan les coutumes religieuses et donne une idée de la vie au Bangladesh. Pas de mise en scène complexe ni de voix-off, juste des images et des bruis ambiants qui sont des miroirs de la réalité. A l'inverse, The Barber Shop offre trois portraits et possèdent un style plus "classique" typique au genre du documentaire. Trois hommes qui ont fuis leur pays pour se retrouver dans la Jungle de Calais. Des histoires qui ne sont sans doute pas (malheureusement) uniques et qui mettent en évidence une urgence d'agir alors que beaucoup n'osent pas ouvrir les yeux. 

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Distance réduite est simple dans son histoire mais un rythme s'installe et la mise en scène de la course nous captive jusqu'à nous faire retenir notre souffle. On se prend d'affection pour les personnages et le rapprochement qui s'effectue entre les deux frères. On passe par tout un panel d'émotions en vingt minutes, un bon moyen de montrer que le format court est parfois plus riche que le format long. 

 

Vihta est une comédie belge dans laquelle cinq personnes sont emmenés par leur nouveau patron dans un centre thermal qui est un peu particulier. Le film possède un certain rythme qui fait que l'action ne s'essouffle pas et offre des personnages bien caractérisés sans pour autant être trop poussifs au niveau des clichés. Revigorant, voilà un mot qui définit bien ce court-métrage. 

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Enfin, The Box, film d'animation sombre, à tendance horrifique, qui n'est pas adapté pour tous les publics. Des êtres à têtes plates vivent dans une boîte mais un jour, un garçon naît et grandit parmi les autres créatures. L'étrangeté du film fascine et notre curiosité est piquée au vif. Au-delà de l'aspect horrifique, il y a de l'humour qui fonctionne parfaitement : l'enfant qui embête les autres créatures de diverses manières, une des créatures qui a toujours un train de retard... En tout cas, ce film est bien fait et vaut le coup d’œil. 

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19h30 

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Après avoir parcouru la ville pour trouver de quoi manger, me voici de retour à la Manufacture pour assister à la cérémonie de clôture et à la projection qui la suit. Je profite de la musique du groupe du soir (Pr Strauss) puis vient l'heure. 

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Le jury lycéen du lycée Saint-Léon est dans la cour de la Manufacture, se préparant pour la cérémonie. Pourtant, personne ne semble venir dans cette cour où avait eu lieu la cérémonie d'ouverture. Vers 20h45, on apprend que la cérémonie a lieu dans l'autre cour, là où est diffusé le film en plein air, pourquoi ne pas faire les cérémonies au même endroit et surtout, pourquoi ne pas prévenir tout le monde ? 

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Bref, je me rends donc dans l'autre cour, où beaucoup de spectateurs sont déjà présents. Je trouve une place et c'est parti pour presque une heure d'attente. La cérémonie, qui devait commencer à 20h30, a finalement débutée aux alentours de 21h30 - 21h40 suite à un "problème technique". J'ose espérer que ce problème concernait les micros et non la vidéo montrant des extraits des films primés, qui, soit dit en passant, était problématique mais nous verrons ça plus tard. 

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La cérémonie commence, les bénévoles en charge de la présentation font ce qu'ils peuvent mais le manque d'entrain nuit à ce moment. Avant toute chose, un extrait de Scarlet Angelina, primé par la Petite Ecole du Film Court, est projeté ainsi que le court Cabbage de David Stewart, auteur de la photographie utilisée pour l'affiche du festival. 

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Il est temps de passer aux choses sérieuses avec la remise du prix du jury lycéen. Ceux-ci ont choisi cinq films qui seront diffusés dans des collèges et lycées mais leur prix est attribué à un seul court et il s'agit de Je ne veux pas mourir de Massimo Loi et Gianluca Mangiasciutti. Les autres courts choisis sont L'ombre de la nuitSirèneTweet-Tweet et Into the Blue

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Un extrait du film primé va être diffusé mais, surprise, c'est un extrait du film primé par le jury des étudiants en CPGE au lycée Henri Poincaré en option cinéma, qui se retrouve sur l'écran, gâchant ainsi la surprise pour l'annonce du prix suivant. Cette erreur, bien que sans importance capitale, est le point négatif de cette cérémonie, d'autant plus que personne n'a réagi du côté des bénévoles et membres du festival. Par ailleurs, le titre de la vidéo aurait pu être moins enfantin (les cinq ou six "U" dans le mot clôture ne font pas très sérieux...). 

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L'étudiante qui a annoncé le prix des étudiants en CPGE semblait un peu moins enthousiaste du fait que l'erreur dans la projection a annoncé le film primé avant que cela soit "officiel". La compétition concernait ici les films expérimentaux de la sélection "Labo" et c'est Miss Park Project #1 de Yongchu Suh qui a reçu le prix. Une mention spéciale a été attribuée au film Vagues de VojtÄ›ch Domlátil (j'en profite pour dire qu'il y a une coquille dans le communiqué de presse car Yonchu Suh est noté comme réalisateur de Vagues...). 

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C'est maintenant au tour du jury professionnel de prendre la parole pour annoncer quels films ont remportés un prix dans les différentes sélections. Composé de la réalisatrice Aleksandra Odic et des réalisateurs Ignacio Ruiz et Jordi Wijnalda, le jury a primé des films très différents, ce qui permet de montrer que la valeur du cinéma réside en sa diversité. 

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Dans la sélection "Labo", c'est le film d'Alexander Schellow Une biographie qui a été primé. Pour ce qui est de la sélection Grande Région, le jury a décidé d'attribuer le prix à L'enfant né du vent de David Noblet. Dans la sélection française, le court-métrage Naissance d'une étoile de James Bort et avec Catherine Deneuve a reçu une mention spéciale tandis que Du jazz (dans le ravin) a obtenu les faveurs du jury. 

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Deux films ont convaincu le jury dans la sélection internationale : Animal de Bahman et Bahram Ark et Negative Space de Ru Kuwahata et Max Porter. 

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Enfin, le grand prix, qui est accordé à un court-métrage parmi toutes les sélections, est revenu à Une douce nuit de Yang Qiu. 

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C'est ensuite au tour du jury documentaire de décerner ses prix. Céline Pierre, Manuel Sanchez et Vincent Froehly composaient ce jury et les deux premiers étaient là pour la clôture. Les films qu'ils ont vu témoignaient du fait que, selon les mots de Manuel Sanchez, "le cinéma est un engagement, un combat pour la liberté" avec des films qui questionnent le "rapport à l'autre" et qui montre que le cinéma est et a toujours été, en partie, un "médium politique". 

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Ce jury a donné une mention spéciale aux films Dil Leyla d'Asli Özarslan et L'esprit des lieux de Stéphane Manchematin et Serge Steyer. Le prix du meilleur documentaire a été attribué à Avec l'amour d'Ilija Cvetkovski, qui a remercié le festival via webcam. 

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Pour conclure, Manuel Sanchez a remercié le festival et le public, en rappelant que "le cinéma n'existe que parce qu'il y a un public", ce qui est bien vrai et ça fait plaisir de l'entendre en ces temps où certains artistes ont tendance à oublier que leur existence est en grande partie due au public. 

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Toni Glamcevski, président de l'association Aye-Aye VO et délégué général du festival, a conclu cette cérémonie en remerciant tous les participants (bénévoles, spectateurs, membres du jury, techniciens) et a tenu à partager une information importante. L'année prochaine, à cause du manque de moyens accordés, le festival risque de ne pas voir sa 25ème édition se réaliser comme il le voudrait. Ce serait dommage car ce festival est quand même un rendez-vous incontournable pour découvrir les différents visages du cinéma avec des films très variés. 

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22h40 

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Fin de la cérémonie, le film du soir, L'année du singe de Vladimir Blazevski, commence. Plusieurs spectateurs ont déserté les rangées de sièges et ça se comprend. 

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Pas de critique du film pour la simple et bonne raison que je n'ai pas assisté à toute la projection bien que cela ne soit pas dans mes habitudes. Toutefois, après 45 minutes de film moyennes et avec une fatigue qui grandit dans la fraîcheur de ce samedi soir, j'ai décidé de partir, surtout qu'il y a de la route à faire et que je n'ai pas voulu risquer l'accident à cause de la fatigue. 

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Bilan

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Avec cette fin de festival, il est temps de dresser un petit bilan. 

67 films vus tout confondus (longs-métrages, courts-métrages, fictions et documentaires), de belles découvertes et du plaisir pour une cinéphile en herbe à ce festival convivial. 

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Niveau organisation, ça peut aller, il faudrait peut-être un ou deux professionnels pour assurer certaines présentations, notamment les cérémonies, car ça manque parfois d'enthousiasme et de rigueur mais bon, la fatigue doit jouer aussi en fin de festival. 

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Voilà, c'est fini pour cette 24ème édition du Festival International du Film de Nancy et de ce rendez-vous quotidien. Qui sait, peut-être que j'y serai de nouveau l'année prochaine. 

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