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Bienvenue à Marwen

14/01/2019

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Bienvenue à Marwen signe le retour de Robert Zemeckis dans les salles obscures deux ans après Alliés. Inspiré d'une histoire vraie, ce film s'impose d'ores et déjà comme un film très réussi qui pourrait s'avérer être l'un des meilleurs films de l'année.

 

Victime d'une agression, Mark Hogancamp fait sa propre thérapie en créant un village miniature dans lequel il met en scène et photographie des poupées mannequins très réalistes dans un cadre de Seconde Guerre mondiale.

 

Bienvenue à Marwen surprend par ses choix esthétiques : les poupées mannequins en performance capture sont à la fois très réalistes avec des visages très expressifs sans que leur aspect de figurines articulées soit effacé. Le mélange entre les personnages réels et les personnages fictifs fonctionne parfaitement et on s'adapte très rapidement à ces deux univers qui se complètent.

 

En effet, le film alterne les passages en animation et les prises de vues réelles, permettant ainsi d'adopter pleinement le point de vue de Mark mais aussi de mettre en évidence son rapport au monde. L'imaginaire est coloré tandis que la réalité apparaît comme terne et sans chaleur la première fois qu'on la voit. Mark voit l'univers qu'il a créé comme le seul lieu où il peut « vivre », tout du moins pendant la majeure partie du film.

 

D'autre part, ce film est très riche en émotions, avec des passages comiques mais également des moments poignants où les larmes montent, et va toucher plusieurs genres à la fois. Ceci rend le film difficile à catégoriser car il emprunte au drame, à la comédie romantique, au film d'action voire même au film de guerre, d'autant plus que le film n'est qu'affaire de batailles après tout, la bataille d'un homme pour surmonter et revivre après une tragédie. C'est par son côté hétéroclite que Bienvenue à Marwen est remarquable car c'est un ensemble qui fonctionne à merveille.

 

Par ailleurs, le casting est très bon. Steve Carell livre une interprétation brillante de Mark Hogancamp, on est immédiatement à ses côtés et on ne peut être que compatissant avec ce personnage. La force qui surgit de lui à la fin du film est d'une telle puissance qu'elle ne laisse pas indifférent et rend la scène très intense.

 

Les femmes ne sont pas en reste dans ce film, chacune avec sa caractéristique, Gwendoline Christie en aide soignante russe, Diane Krueger dans le rôle de la sorcière belge de Marwen, Merritt Wever en amie attentionnée, Janelle Monáe qui est devenue amie avec Mark lors de sa rééducation et Eiza González en barmaid cuisinière sans oublier Leslie Mann dans le rôle de Nicole, la nouvelle voisine elle aussi marqué par son passé. Ces femmes apportent leur lot de répliques savoureuses et sont un soutien essentiel à Mark, ce qui leur permet d'être au cœur des scènes d'actions et sont des héroïnes comme on aimerait en voir plus à l'écran.

 

On se plaira à reconnaître les références à d'autres films, dont une en particulièrement amusante mais très attendue de la part du réalisateur de Retour vers le futur. Cela n'empêche pas de savourer la scène, d'autant plus que la référence est justifiée.

 

Le film parvient à trouver le bon équilibre entre un rythme soutenu et un rythme plus calme, plus posé selon les scènes. La bande originale signée Alan Silvestri accompagne parfaitement les séquences, dynamisant les scènes d'actions ou apportant une petite touche de magie dans la réalité dans d'autres passages.

 

Robert Zemeckis est sans aucun doute un auteur, un réalisateur capable de varier les genres et ce même au sein d'un seul et même film sans que cela porte préjudice à l’œuvre finale. Bienvenue à Marwen est un film poignant, percutant et qui montre que le pouvoir de l'imaginaire, plus que tout autre, est l'une des seule chose qui nous permet d'exister et de vivre.

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