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Adieu les cons
22/05/2021
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Lauréat de sept César, Adieu les cons écrit et réalisé par Albert Dupontel embarque les spectateurs dans une aventure survoltée et décalée. Inutile d'y aller par quatre chemins : ce film est une pépite où Albert Dupontel exprime pleinement son talent, que ce soit au niveau du scénario ou de la mise en scène qui sont épaulés par un casting aux petits oignons. 

Lorsque Suze Trappet apprend à 43 ans qu'elle est sérieusement malade, elle décide de partir à la recherche de l'enfant qu'elle a été forcée d'abandonner quand elle avait 15 ans. Sa quête administrative va lui faire croiser JB, quinquagénaire en plein burn out, et M. Blin, archiviste aveugle d'un enthousiasme impressionnant. À eux trois, ils se lancent dans une quête aussi spectaculaire qu'improbable.

L'histoire riche en péripéties regorge de répliques croustillantes et de moments de bravoure pour chaque personnage de ce trio héroïque - le terme héros est d'ailleurs tout à fait adapté ici vu les actions des personnages, encore une preuve que les super-pouvoirs ne font pas tout et qu'ils ne sont pas nécessaires pour être des (super)héros. 

Par ailleurs, Dupontel parvient à mêler habilement les genres pour faire d'Adieu les cons une œuvre où la comédie côtoie le tragique auxquels se mélange l'aventure et le romantisme. Un film pluriel en somme qui s'accorde ainsi à tous les goûts et qui offre au spectateur une histoire riche en émotions de toutes sortes. 

Avec son esthétique soignée, que ce soit par exemple lors des scènes de nuit ou avec les quelques plans mettant en évidence un certain contraste à l'occasion d'une virée dans un centre-ville, le film est aussi très réussi au niveau du visuel et son César de la meilleure photographie est amplement mérité. 

Le tout est servi par un très bon casting, mené par le trio de tête. Virginie Efira en femme battante s'impose de plus en plus comme l'une des meilleures actrices de sa génération et le duo qu'elle forme avec Albert Dupontel, hackeur pince-sans-rire, et Nicolas Marié, aveugle courageux prêt à aider au mépris de son handicap, en fait l'un des trios les plus plaisants du cinéma. Quelques caméos appréciables ponctuent l'ensemble du film apportant à chaque fois une dose d'humour. 

Enfin, la bande originale composée par Christophe Julien est à l'image du film : tantôt douce, tantôt rapide ou encore tout en retenue pour s'allier parfaitement aux images. Une musique réussie qui renforce les émotions portées par les images.

Avec cette œuvre, Albert Dupontel propose un film doux-amer où la réalité cruelle s'estompe au profit d'une aventure qui, même si elle ne dure qu'un temps, devient ce moment de liberté absolue, d'idéal où tout devient possible dont rêve tout un chacun, après tout, qui n'a jamais voulu fuir son quotidien en lançant un petit "Adieu les cons" ?

 

Adieu les cons n'est pas qu'une histoire : c'est un conte, une fable composée d'une galerie de personnages tous plus marquants les uns que les autres qui se retrouvent dans une formidable aventure, de l'aventure d'une vie en quelque sorte. Un film criant de vérité mais qui fait du bien. 

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